Thursday, October 17, 2013

Mots d'enfances


Trouvé ici

Il en va dans ma famille comme dans beaucoup d'autres, certains mots d'enfant traversent les décennies et même les générations parfois.
Je pense qu'on est nombreux à avoir au moins un mot d'enfant attaché à nos souvenirs jusqu'à en devenir un trait de notre personnalité.

Moi, j'étais une enfant fonceuse et déterminée. Qui a dit pénible et colérique? 
A l'automne de mes trois ans, j'avais deux collants, un rouge, un bleu. Je ne voulais porter que le bleu.
Le dialogue matinal devait régulièrement ressembler à ça:
"-Mets ton collant. (en désignant le rouge)
- Non!
-Tu veux le bleu alors?"
Jusqu'au jour où je voulus porter le rouge alors qu'on me tendait le bleu (déjà inconstante...).  
La légende familiale raconte que ce jour-là, je me mis dans une colère terrible en réclamant "le bleu". Au grand désarroi de mes parents qui eurent du mal à comprendre que pour moi "le bleu" signifiait "l'autre". 
Depuis, ils ont compris. (Ils ont mis le temps!) Aujourd'hui, ils demandent : "Tu prendras le Château Margaux ou le bleu?"
Attention! Il ne faut PAS TOUJOURS répondre "le bleu". Ici, on a le choix entre le Château Margaux et le pichet de rosé du patron. Maintenant, tu fais ce que tu veux...

Here's another anecdote close to my heart.
Dans cette enfance des années 70, mes parents nous élevaient avec les principes en vigueur à l'époque. On faisait nos yaourts, on tissait des sets de table et des ponchos (véridique! hélas!) et on passait des vacances à tourner des services d'assiettes en grès dans une communauté...  
Assez bizarrement, les assiettes ont survécu, mais pas le reste. C'est peut-être pas plus mal.
Or donc, à la maison, l'industrie alimentaire débutante était déjà le "Grand Satan", toute entière représentée par l'aliment repoussoir absolu : le chewing-gum.
Il nous était formellement interdit d'en consommer. Ça nous collerait l'estomac, nous ferait roter ou pire nous aurions pu ressembler à des vaches qui ruminent.

Un jour, le plus jeune de nos oncles, qui voulait se faire bien voir de ses neveux, rapporta en même temps que ses Gitanes Maïs, un paquet de "Fraicheur de vivre! Hollywood Chewing Gum".
Oui, le chewing-gum nous était interdit, mais aucun adulte n'était choqué à l'idée de fumer ses deux paquets de clopes par jour devant les gosses, si possible dans la voiture vitres fermées, tout en pestant parce qu'on avait la gerbe...
Aussi, imagine la tête du tonton, quand du haut de ses trois ans, mon frère eut cette phrase célèbre :
"J'en veux pas, c'est plein de premiers choumacs*!"
*produits chimiques

Depuis 1976, l'expression "premier choumac" m'accompagne (en pensée seulement, je te rassure) quand j'utilise la moindre molécule de synthèse, que ce soit un médicament, une lessive ou autre...
Aujourd'hui, je pense à celle qui "continue le combat" (encore une réminiscence des seventies!) grâce aux premiers choumacs du Dr Vrac.

Et ne me remercie pas de t'avoir remis ça en tête!
Allez tu veux du rab?

PS En tant que maman, je m'étais dit que j'allais noter tous les mots de chacun de mes enfants...
Je ne l'ai évidement pas fait!  
Certains sont restés, mais c'est une autre histoire.