Friday, December 27, 2013

Lendemains de fête

Photo trouvée ici & ça vaut le coup d’œil!

C'est après avoir lu les mots de Babeth que j'ai trouvé le courage, l'inspiration, l'envie d'écrire aujourd'hui. Merci!

Sous La Place, les jours fériés se télescopent avec les fêtes privées.
Les fêtes de fin d'année n'y font pas exception et on prolonge avec deux anniversaires au milieu desquels on n'oublie pas de tirer les Rois.
Depuis toujours ou presque, ce marathon de la bonne bouffe et des excès en tous genres se conjuguait au pluriel. Au très grand pluriel.
Plus de repas, plus de boisson, (pas trop) plus de cadeaux, moins de sommeil (!) mais surtout plus d'invités.

Il n'y a pas si longtemps, on fêtait tes 18 ans... La maison (à peine) remplie de trois grands-parents, huit oncles & tantes, cinq cousins et plus encore à table avec les petits-cousins et leurs parents.
On avait pris tous les sièges de la maison, et les bancs du jardin... Vingt-quatre personnes assises dans la salle à manger, un record* à ce jour!

Un (deux bientôt) divorce(s) & une mort plus tard...
Cette année à Noël, on n'a même pas eu besoin de mettre une rallonge à la table.

Aujourd'hui, j'essaye de préparer les 18 ans de ton petit frère.
On aura de nouveau besoin d'aller chercher les bancs du jardin, les tréteaux et une porte...
Ça va être bien! Tu seras là, dis?



*Grâce (ou à cause) de toi, un an après ta mort, on a vu qu'on pouvait faire rentrer plus de soixante-dix personnes debout, en les serrant comme dans le métro... mais on ne pouvait pas laisser les gens dehors fin février.

Sunday, December 22, 2013

Thursday, December 19, 2013

La neige, cette salope...




Dans ma petite entreprise de reconstruction, après ça, il y a fallu que je retourne à ma source.
En chemin, (et je suis toujours en route, pour longtemps semble-t-il) j'ai réalisé que la montagne faisait partie de mon identité, que je le veuille ou non, que je l'aime ou que je la haïsse.
Elle est là. Point.

Comme la Loire pour Pernelle ou les Volcans pour La Marette, la montagne est présente au quotidien dans ma vie, et pas seulement comme décor.

La montagne, les Alpes, c'est d'abord une partie de mon histoire familiale.
Puis ce fut un choix de lieu de vie, pas toujours facile, et d'installation.
Elle m'a donné de grandes joies, des moments de pur bonheur, de quiétude...

Ce jour-là, la montagne, en me prenant un enfant, m'a tout repris.
Finies les joies, finie la quiétude, envolé le bonheur.

Comment continuer à l'aimer?
Je la supporte à peine en été.
Je la déteste en hiver lorsqu'elle se pare de neige, laissant éclater une fascinante et mortelle beauté.
A l'altitude où je vis, le printemps & l'automne n'existent que quelques jours par an.

Pourtant, depuis un mois, cachée derrière mon appareil photo, abritée derrière cette insulte, je recommence à l'apprivoiser...


Sunday, December 15, 2013

Cuisine intime

 Poulette Poularde demi-deuil



Il y a des moments où j'aimerais avoir une étiquette Attention! Fragile!
Je ne suis pas la seule. Je sais.

Fragile, l'amie récemment séparée.
Fragiles, ces enfants dans ma classe. Celui qui a vécu une situation de violence, celui qui est négligé, celle pour qui l'arrivée d'un petit frère est un trop grand bouleversement.
Fragile, la collègue qui "craque".
Fragiles, les malades, comme cette jeune fille croisée ici.
Fragile, la nouvelle résidente d'un foyer de personnes âgées, toujours un peu paumée.

Je voudrais pouvoir ne pas les heurter tous ces écorchés mais pourtant il m'est arrivé d'ajouter de la souffrance bien malgré moi, par négligence, par maladresse, par ma présence ou mon absence.

Autrefois on portait le deuil.

J'y ai repensé récemment en regardant la dernière saison de Downton Abbey, dans laquelle on voit une jeune veuve des années 1920.
Ses vêtements illustrent et accompagnent les étapes du deuil. Repliée sur elle-même, prostrée et pleurant cachée par sa voilette au début. Puis froide et distante, contenant ses larmes dans des vêtements stricts et gris. Enfin, elle renait à la vie et ses robes passent du violet au mauve...

Au 21ème siècle qui autre qu'une endeuillée a remarqué ces subtils changements d'un code obsolète?
Les aurais-je seulement vus si je ne portais pas le deuil?

Qui le sait seulement en me voyant toujours habillée en noir ou en violet?

Je ne l'ai pas fait consciemment au début. Quand mon fils est mort, je me suis habillée pour ne pas être nue. Je ne faisais pas attention. Puis un jour de grand rangement, en triant mes vêtements en deux piles à garder/à donner, j'ai constaté que je portais le deuil.
La pile à garder n'avait que deux couleurs : noir et toutes les nuances de violet.

Depuis, je suis toujours en violet ou presque. Ça me rappelle, et à mes frères aussi, une arrière-grand-mère que nous avons toujours connue en violet. Elle a porté le deuil de son mari pendant les cinquante dernières années de sa vie.
 

Je me demande quand je remettrai une autre couleur... Bientôt?

Cette année,au printemps, j'ai acheté un coupe-vent orange.
Mais il y a deux jours, j'ai passé toute une soirée de réunion avec mes lunettes noires en guise de voilette...